René Daniëls commence sa carrière en exposant aux Pays-Bas à la fin des années 1970 et acquiert une renommée internationale au début des années 1980, lorsque son œuvre est largement présentée en Europe et aux États-Unis. C’est à cette période qu’il s’impose comme l’une des figures majeures de la peinture néerlandaise du XXe siècle, grâce à une approche singulière mêlant rigueur conceptuelle, préoccupations picturales, et un riche réseau de références à l’histoire de l’art, à la littérature, ainsi qu’à des sensibilités culturelles étendues. Remettant en question les fondements mêmes du plan pictural, Daniëls s’efforçait à inventer une peinture d’un genre nouveau – à la fois introspective, curieuse et traversée d’humour – qui interrogeait les mécanismes mêmes de la représentation. À ce titre, son œuvre s’inscrit à bien des égards dans une forme de critique institutionnelle, en ce qu’elle révèle les rouages du marché de l’art tout en interrogeant les conventions des institutions culturelles. Dans les années 1980, l'artiste conçoit plusieurs de ses motifs les plus iconiques, dont les fameuses peintures « nœud papillon », où la représentation d’un espace à trois murs, abstrait et suspendu – similaire à l’espace de la galerie – se transforme en une figure schématique évoquant un nœud papillon. L’allégorie et l’ambiguïté sont des éléments constitutifs de l’œuvre de René Daniëls, mais ses traits d’esprit autoréflexifs et ses jeux sémiotiques ne forment qu’un aspect de sa pratique. Comme l’écrit Marlene Dumas : « Ce qui fait son originalité ne réside pas seulement dans sa capacité à faire apparaître et disparaître les formes, mais aussi dans sa conception de la peinture comme une mise en acte dans l’espace. […] Daniëls insuffle une vie aux couleurs, les laisse errer du côté sauvage, sourire à la manière de Matisse, et dénouer Mondrian d’un nœud. » En 1987, l’artiste est victime d’une hémorragie cérébrale qui l’empêcha de travailler jusqu’à récemment. De ce fait, la majorité des œuvres existantes ont été réalisées en 1978 et 1987.

René Daniëls est né à Eindhoven en 1950, où il vit et travaille toujours aujourd’hui. Il a étudié à la Royal Academy of Arts and Design de Hertogenbosch et de 1983 à 1984 il a participé au studio program at MoMA PS1, New York. Il a participé à de nombreuses expositions dans les années 1980, parmi lesquelles, Zeitgeist (1982), documenta 7 (1982), et la 17e Biennale de São Paulo (1983). Il a reprit le dessin dans les années 1990, et la peinture en 2006. Récemment son travail à fait l’objet d’expositions importantes notamment en 2010 avec une rétrospective au Camden Art Centre, Londres; Museo Reina Sofia, Madrid (2011-2012), the Van Abbemuseum, Eindhoven (2012), et en 2018 avec l’exposition Fragments of an Unfinished Novel au WIELS, Bruxelles, reprise l’année suivante au MAMCO, Genève. Les œuvres de René Daniëls font partie des collections de l’Art Institute of Chicago; the Groninger Museum, Groningen; Kunstmuseum Den Haag, La Haye; Kunstmuseum Wolfsburg; Museum Boijmans Van Beuningen, Rotterdam; the Rijksmuseum, Amsterdam; the Städel Museum, Francfort-sur-le-main; S.M.A.K., Gand; Tate, Londres; the Van Abbemuseum, Eindhoven; et au Walker Art Center, Minneapolis. En 2024, Daniëls sa troisième exposition avec Modern Art.