Depuis une trentaine d’années, Phillip Lai développe une pratique sculpturale qui interroge les matériaux ordinaires et les expériences induites par la culture techno-industrielle : production de masse, fonctionnalité, mécanisation, automatisation, ergonomie et infrastructures. Elle s’appuie notamment sur les liens psychologiques que nous entretenons avec elle et sur la manière dont nous y sommes étroitement mêlés. L’artiste fait émerger des dynamiques d’énergie – circulations ou condensations – incarnées par des matériaux et artefacts ordinaires, en résonance avec les gestes fondamentaux qui assurent la subsistance et l’équilibre du vivant. Les contenants – qu’il s’agisse d’assiettes, d’éviers, de bols ou de fûts – apparaissent régulièrement dans l’œuvre, en association avec des éléments textiles tels que la toile de jute, les vêtements ou la bâche. Ces matériaux fonctionnent comme des couches de protection, d’abri ou de chaleur. Dans tout son travail, Phillip Lai creuse au-delà de l’immobilité supposée des objets. Il cherche, dans cette tension, les signes d’un dialogue invisible, les résidus d’une figuration discrète qui viendrait perturber ou contredire leur abstraction.

Phillip Lai est né à Kuala Lumpur en 1969 et à emménagé à Londres en 1979, où il continue de vivre et de travailler. Il est diplômé en 1994 de la Chelsea School of Art & Design et enseigne au Goldsmiths, University of London depuis 2001. En 1997, Il a présenté sa première exposition personnelle à The Showroom, Londres. Son travail a fait l’objet ultérieurement de plusieurs expositions personnelles, notamment cher Kiang Malingue, Hong Kong (2023); Modern Art, Londres (2021); Galleria Franco Noero, Turin (2019); Edouard Malingue Gallery, Hong Kong (2018); Camden Art Centre, Londres (2014); et chez Transmission Gallery, Glasgow (2009). Son travail a été montré dans des expositions collectives chez Mead Gallery, Warwick Arts Centre (2023); Goldsmiths Centre for Contemporary Art, Londres (2022); Modern Art, Londres (2021); Nottingham Contemporary (2014); Tate Modern, Londres (2010); Artists Space, New York (2006); CCA, Glasgow (2005); MoMA, New York (1998); et à l’Institute of Contemporary Arts, Londres (1994). En mars 2018, il a été nominé pour le Hepworth Prize for Sculpture, et entre 2017-2019 il a reçu le Sculpture Fellowship de la Kenneth Armitage Foundation, Londres. Son travail fait partie des collections du Arts Council Collection, Londres ; Museo Jumex, Mexico City; Sifang Art Museum, Kankin; et de la Tate, Londres.